La pluie, avant qu’elle tombe (2009)

De Jonathan Coe

Rosamond vient de mourir. Elle a mandaté sa nièce Gill, qui a hérité d’une partie de sa fortune, de retrouver une certaine Imogen pour lui  remettre l’héritage qui lui revient. De l’argent bien sûr, mais aussi des cassettes, sur lesquelles Rosamond s’est enregistrée. A travers vingt photographies, elle retrace le parcours de sa vie, de sa famille, de ses amours. Mais surtout, elle révèle à Imogen les secrets de son origine et les causes de sa cécité. Il ne manque plus que le son. On imagine sans mal cette vieille femme assise sur son fauteuil, son magnétophone a portée de bouche, en train de regarder ses photographies, celles jaunies et vieillies par le temps et celles plus récentes. Elle ferme les yeux et se laisse emporter par ses souvenirs.

On l’imagine, mais surtout on l’écoute – tout comme Gill et ses filles – emporté par sa voix. Il souffle un air de nostalgie dans ses propos mais on ne doute pas un seul instant de la véracité des faits qu’elle relate. Le temps, cette fois-ci, n’a pas altéré sa mémoire. Pas à elle. L’écriture, toujours belle mais simple, permet des émotions fugaces sans jamais être pathétique. Coe les balaye et épure au mieux son récit pour ne laisser que l’essentiel: les sentiments entre les personnes et la vérité qui s’en dégage avec force.

Sylvie Brazeau
Sy.Brazeau@cgodin.qc.ca

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La Pluie, avant qu’elle tombePR 6053 O2 R3514 2009