La chambre aux échos (2008)

De Richard Powers

L’action se situe au Nebraska. Mark Schulter, à la suite d’un accident de la route, se retrouve plongé dans le coma. Jusqu’ici, rien d’exceptionnel sauf un petit mot trouvé sur sa table de chevet à l’hôpital.

À priori, le mot semble rédigé par un témoin anonyme de son accident qui lui aurait sauvé la vie pour ensuite s’évaporer dans la nature. A sa sortie du coma, Mark s’avère souffrir du syndrome de Papgras, qui consiste à rejeter de manière sélective son plus proche parent, contre toute évidence. Sa sœur, Karin, très touchée et complètement désemparée fait appel à un neurologue de renom, le docteur Gérald Weber, auteur de best-seller de vulgarisation de médecine psychiatrique. De noir, le roman passe au genre métaphysique, philosophique, scientifique et écologique.

À travers les personnages de Mark et Weber, Powers s’attaque intimement voire poétiquement au cerveau de l’homme. Tout le roman repose sur cette question de l’identité, en dévoilant la part de différences qui nous constitue secrètement : nous sommes toujours « un autre » semble suggérer Powers, après Rimbaud. Mais il y a aussi dans La chambre aux échos des pages magnifiques sur la disparition des espèces, les oiseaux en particuliers. Tandis que le docteur Weber se débat avec ses problèmes de couple et de téléphone portable, il nous emmène sur le thème de l’estime de soi. Il faut du temps pour s’acclimater à ce roman qui fouille les abîmes de la conscience mais, ensuite, on ne le  lâche plus. Sur les mystères du monde cérébral, Powers brode une histoire jamais cérébrale, et si passionnante qu’elle lui a valu le National Book Award en 2006.

Rappelons que Powers est l’auteur du livre Le temps ou nous chantions, une de mes suggestions antérieures.

Sylvie Brazeau
Sy.Brazeau@cgodin.qc.ca

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La Chambre aux échosPS 3566 O92 E2414 2008