Le Martyre de Jean de Brébeuf selon Paul Ragueneau (1990)

De Guy Laflèche

François devait donner le cours de littérature québécoise, pour la première fois, à la session d’hiver 2017. Je lui avais recommandé La Scouine, d’Albert Laberge : teinté d’ironie tranchante, d’humour noir, et écrit dans une langue magnifique, attentive aux mécanismes du langage et à la jouissance sans pudeur de l’emploi du mot juste, ce texte lui va comme un gant. Juste avant que je donne également une première fois ce cours en session d’été, au mois de juin 2016, j’ai eu droit à ce qui rendait le partage du bureau de François une grande joie : cette ponctuelle envolée débridée et sincère du grand ours, avançant ses jambes inflexibles et un peu gauches, tapant de ses pattes épaisses un malheureux bureau placé dans sa trajectoire imprévisible (quoique j’aie fini par déceler une sorte de trajet) au moment où la passion pour un texte littéraire le subjuguait. Il s’agissait cette fois d’un ouvrage de Guy Laflèche : Le Martyre de Jean de Brébeuf selon Paul Ragueneau. François clamait avec bonheur qu’on avait dit de Laflèche qu’il « détrui[sait] les mythes à coups de Tomahawks ». J’imagine encore mon inimitable et éternel collègue décortiquer la description hyperbolique et grossièrement orientée qu’a faite ce jésuite de la mort de Brébeuf devant des ouailles qui s’écrouleraient bientôt de rire ou de stupéfaction. Je parle d’expérience : les murs sont parfois bien minces entre les locaux de notre collège.

David Courtemanche

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