Slaughterhouse-Five or the Children’s Crusade (1969)

De Kurt Vonnegut

C’était durant la grève de l’automne 2015, nous étions quelques collègues à discuter avec De sur la ligne de piquetage devant le cégep. Il était volubile, ce jour-là. Il s’est mis à nous parler avec enthousiasme de sa lecture du roman de Kurt Vonnegut, Slautherhouse-Five or the Children’s Crusade (Abattoir 5 ou la Croisade des enfants). Il était complètement enflammé, s’exprimait avec emphase, les yeux mi-clos, en gesticulant comme un forcené. Tous ceux qui l’ont vu dans cet état de passion vive savent à quel point il pouvait être drôle et bouleversant.

De avait plusieurs raisons de s’emballer pour Slautherhouse-Five. Je l’ai compris dès la lecture des premières pages, l’été dernier, après que nous eussions appris la nouvelle de sa mort. La satire de Vonnegut évoquait les œuvres de Céline, son écrivain fétiche, par son ironie et son humour noir, mais aussi par son obsession pour certains thèmes comme le temps, la mort et la guerre. De disait avoir été particulièrement impressionné par la manière dont Vonnegut mêlait la science-fiction à son récit du bombardement de la ville de Dresde en février 1945.

Le roman raconte l’histoire de Billy Pilgrim, un antihéros pathétique qui voyage dans le temps et qui s’est fait enlever par des extra-terrestres de la planète Tralfamadore. Nous le suivons se déplacer entre sa vie d’opticien à Ilium dans l’État de New York, son expérience de jeune soldat en Allemagne durant la Deuxième Guerre mondiale et son séjour en captivité dans un zoo de Tralfamadore où il vit en compagnie de la star hollywoodienne Montana Wildhack. Pilgrim lui-même ne choisit jamais où il se retrouvera le moment suivant.

Billy Pilgrim apprend des Tralfamadoriens que le temps et la mort n’ont pas cette réalité que nous, les humains, leur attribuons. Pour eux, il est indifférent que l’on soit mort ou vivant, que l’on soit ici ou ailleurs… ce sont des contingences, insignifiantes, absurdes… la vie n’a aucun sens… il n’y a pas de « pourquoi »… la mort n’est rien… l’existence n’est pas une série de moments séparés… le libre arbitre n’est qu’une invention humaine.

Tout existe à tout instant et se reproduit indéfiniment. « So it goes ».

Marc-André Vaudreuil

Pour vérifier si le titre est disponible
Slaughterhouse-Five or the Children’s Crusade – PS 3572 O5 S53 1991