Tous les matins, je me lève (1988)

De Jean-Paul Dubois

« Je n’étais pas un type qui marchait à l’inspiration. Moi, je carburais à la rage, au fuel de la colère. »

Bien qu’ils ne se connaissaient ni d’Ève, ni d’Adam, ni de leurs descendants, François de Chantal et Jean-Paul Dubois étaient sans contredit des âmes sœurs. Il a lu tout Dubois et je ne crois pas me tromper en pensant qu’il s’avançait dans ses romans comme dans un refuge. C’est qu’une magie s’opère dès les premières pages de Tous les matins, je me lève : l’avènement d’un vide. Notre réalité n’existe plus et, franchement, c’est reposant ! Il n’y a plus que la modeste existence de Paul Ackerman, écrivain nonchalant, grand buveur de lait et amoureux des voitures dont les rêveries nocturnes le transforment en célèbre joueur de rugby !

C’est l’efficacité désarmante de la simplicité du verbe qui nous frappe d’abord. Puis, comme plus aucune œuvre d’un auteur apprécié par François ne peut être lue sans l’espoir de l’y retrouver, ce sont les quelques points communs que nous pouvons observer entre Ackerman et François qui nous empêchent d’arrêter notre lecture : la soif de liberté, la fidélité en amitié comme en amour, une profonde sensibilité et une tendresse authentique pourtant bien cachées sous des airs de durs à cuire, une lucidité et un cynisme à ébranler les plus fervents d’entre nous, l’arrogance des confiants qui en ont les moyens, et un sens de l’humour, ma foi, à en décoiffer plus d’un.

Il est dit de Dubois qu’il n’y a pas d’égal chez les auteurs contemporains pour mêler si adroitement humour et désespoir. Il n’est pas difficile de croire que c’est cette principale qualité qui a attiré, d’abord, puis marqué François au point où il recommandait sans hésiter toutes les œuvres de cet auteur à découvrir.

Élaine Rochefort

Pour vérifier si le titre est disponible
Tous les matins, je me lève – PQ 2664 U26 T68 1995