De Jonathan Littell
Je ne vous ferai pas un résumé, je ne vous parlerai pas vraiment du livre. Presque tout le monde connait ou a entendu parler du livre : Les Bienveillantes de Jonathan Littell, prix Goncourt 2006 raconte les horreurs de la Deuxième Guerre du point de vue des Nazis. C’est un livre fascinant malgré ses 1000 pages. Mais ce que je me rappelle le plus c’est que François et moi avons parlé de beaucoup de livres, mais c’est (je crois) le seul livre que nous avons lu en même temps. Je me rappelle que tous les matins, on se rencontrait à mon bureau pour parler de ce qu’on avait lu la veille et toutes les fois, il fallait qu’un de nous deux dise à l’autre : « Attends, je ne suis pas rendu là »
J’avais plus de temps que lui à ce moment, j’avais une phrase qui me hantait dans ce livre, mais j’attendais de voir si ça le marquerait autant que moi. Tous les matins, j’attendais pour voir s’il serait frappé comme moi par cette phrase jusqu’au matin où nous avions tous les deux cours à 8 h et où il est entré dans mon bureau pour me demander si j’étais rendu à la page 542 où on pouvait lire :
« On a beaucoup parlé, après la guerre, pour essayer d’expliquer ce qui s’est passé, de l’inhumain. Mais l’inhumain, excusez-moi, cela n’existe pas. Il n’y a que de l’humain et encore que de l’humain… »
Je me souviens que tous les deux nous étions sous le choc, c’est le plus grand moment de partage de littérature que j’ai eu.
Robin Bouchard
Pour vérifier si le titre est disponible
Les Bienveillantes – PQ 2672 I88 B54 2006
